Chers ami-e-s militants CGT, CFDT, Solidaires, FO, CFE-CGC, FSU et des autres organisations de l’intersyndicale,
Délégué syndical pendant 30 ans, à la CFDT puis à la CGT, j’ai créé en 2010 le site http://www.retraites-enjeux-debats.org/ . Après une formation de 2 semaines auprès des spécialistes retraites de la CGT (Vlady Ferrier et Sylvie Durand), Au début de la bataille contre la réforme Sarkozy. Afin de mettre à la dispositions des militants et des citoyens tous les documents permettant de comprendre notre système de retraites, son historique et ses évolutions.
A chaque grande bataille sur les retraites, j’ai publié les analyses, tribunes et contributions qui me paraissaient les plus utiles.
Depuis 2010, je n’ai cessé d’expliquer et d’alerter autour du thème « Si les syndicats n’appellent pas, collectivement, à la solidarité financière avec les grévistes, ça se terminera comme en 2010 et 2016 ! ». A partir des enseignements qui pouvaient être tirés de ces batailles, toutes perdues, depuis la réforme Balladur de 1993.
Voici, de la plus ancienne à la plus récente, ces 13 contributions. Pour rien ?
En 2010
Adresse du 20 octobre 2010 à Bernard Thibault, François Chérèque et Jean-Claude Mailly
Thibault, Chérèque, Mailly : invitez les Français à la solidarité financière avec les grévistes !
Des gagnants, des girouettes et une unité syndicale de façade
En 2016
En 2019
Les syndicats devraient comprendre la nécessité d’organiser aussi la grève par procuration
En 2023
Suggestions pour des collectes massives en soutien aux salariés en grève reconductible
Extrait de la contribution du 11 décembre 2010 « Des gagnants, des girouettes et une unité syndicale de façade »
« Quand 70% des Français approuvent les grèves, cela signifie que la « grève par procuration » n’est pas une idée à disqualifier d’un revers de main. Le problème majeur est que les secteurs en capacité de démarrer des grèves efficaces « au nom de tous et de l’intérêt général » sont souvent ceux qui sont le moins percutés immédiatement par la contre-réforme, aujourd’hui celle des retraites. Ce qui au passage permet de comprendre pourquoi les gouvernements ont intérêt à maintenir, tout en les réduisant régulièrement, quelques avantages sociaux significatifs aux salariés de certains secteurs stratégiques (SNCF, RATP, routiers, ports, raffineries, aiguilleurs du ciel ..). »
Extrait de la contribution du 4 décembre 2019 « Si les fédérations syndicales n’appellent pas à la solidarité financière avec les grévistes dès le début des mobilisations, ça se terminera comme en 2010 et 2016 »
« Les profonds changements intervenus au niveau de l’organisation du travail et du management des entreprises font que des millions de salariés jugent improbable de pouvoir empêcher une régression sociale par la méthode classique de la grève dans un maximum de secteurs. Il suffit de regarder et de parler autour de soi, sans a priori idéologique (exercice difficile pour certains permanents syndicaux), pour arriver aux constats suivants :
• des millions de Français jugent que s’ils faisaient 2 jours de grève ça ferait ni chaud ni froid à leur employeur. Mais des millions sont prêts à mettre du poids dans la balance, pour peu que des directions syndicales proposent des modalités efficaces de soutien financier aux grévistes de quelques secteurs stratégiques
• il y a des millions de salariés qui se disent : « j’ai 2 enfants, 3 crédits … je voudrais bien faire grève, mais je ne peux pas me permettre de perdre 80 euros par jour. D’autant que les fois précédentes ça ne les a pas fait reculer d’un iota ». Cette réalité "de la fin du mois", Sarkozy, Hollande, Macron et le Medef la connaissent très bien. Ils ont constaté que des grèves longues dans de nombreux secteurs sont très rares, la dernière remontant à 1995 ! Lire "Retraites : la stratégie d’usure du gouvernement "
• les salariés du privé, dans leur immense majorité savent d’expérience que 5 à 10% de grévistes pendant 2 jours, ça gêne au mieux quelques PME. Dans toutes les grandes entreprises, après 2 jours de grève, les salariés sont contraints de rattraper le boulot en retard ! Ils ont fait le même boulot, se sont fait ponctionner 2 ou 3 jours de salaire et le patron se frotte les mains ! Ces situations sont très majoritaires chez les cadres et les administratifs. Il serait bien plus efficace qu’ils puissent verser une partie des 2 ou 3 jours de salaire qu’ils étaient prêts à sacrifier ... à une caisse de solidarité aux grévistes.
• de même dans beaucoup de secteurs de la Fonction Publique : si les salariés perdent des jours de salaires, l’Etat fait des économies
• des millions de retraités qui ne peuvent pas utiliser le levier de la grève seraient prêts à manifester leur solidarité financière avec les grévistes »
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Prochaine contribution
« Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends » - Nelson Mandela
Apprendre c’est : Regarder les réalités, Se poser des questions, Expérimenter, Harceler l’adversaire
S’organiser pour qu’à la fin du conflit aucun gréviste n’ait perdu plus d’une journée de salaire
Si les syndicats n’appellent pas collectivement à la solidarité financière avec les grévistes,
ça se terminera comme en 2010 et 2016 … Et on refait la même erreur en 2023 !
Pistes de réflexion à lire et enrichir sur ……