Votre devoir urgent est d’appeler les Français, dans le texte final qui sera publié à l’issue de votre réunion intersyndicale du jeudi 21 octobre, à apporter massivement leur soutien financier aux salariés en grève. Des millions de Français n’attendent que cela. Les confédérations qui n’appelleront pas à ce soutien financier auront tout simplement abandonné tous les salariés en grève et en assumeront toutes les conséquences.
Chers camarades, chers amis,
L’heure n’est plus à répéter que le Président de la République est muré dans son égo et ses certitudes. Tous les Français le constatent. Vous avez le devoir, et les moyens, de trouver les modalités pour le faire sortir de son autisme, si préjudiciable à l’intérêt de la France, à son économie, à sa jeunesse … et même à la paix civile.
Vous savez que les 3 /4 des Français sont contre cette réforme et que 59% d’entre eux veulent soutenir les grévistes (sondage BVA publié le 19 octobre). Vous savez que ce n’est pas une 7ème grande journée de mobilisation qui fera entendre raison à ce gouvernement "Union Magouilles et Pognon". Vous savez que SEULE la poursuite et l’amplification de la grève dans quelques secteurs stratégiques (SNCF, raffineries, routiers et quelques autres secteurs) permettra que le message des ¾ des Français soit enfin pris en compte par le Président de la République.
Or, les milliers de salariés en grève depuis 1 ou 2 semaines ne vont pas pouvoir poursuivre leur mouvement, sans un soutien financier massif à très court terme. Certes il existe des caisses de grève locales ou régionales, autour de telle ou telle raffinerie, ou autre entreprise. Mais il n’y a pas 1% des Français, parmi ceux qui veulent très vite apporter leur soutien financier, … qui les connaissent. Nous vous demandions dès le 12 octobre d’inviter les Français à la solidarité financière avec les grévistes ! ( à lire sur http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article399). Comment se fait-il que vos confédérations, ou vos fédérations de branche, n’aient pas fait connaître, depuis plusieurs jours et à grande échelle, les coordonnées des caisses de grève ?
Heureusement que, face à cette lacune organisationnelle, le site « Solidaires pour une grève efficace ! » à l’adresse http://www.bizimugi.eu/grevesolidaire/ vient d’ouvrir. Ce sera le site à privilégier pour centraliser et publier les coordonnées des différentes caisses de solidarité. Et pour qu’une même charte, garantie de transparence pour les donateurs, soit adoptée par les caisses de grève qui seront référencées sur ce site. C’est l’opportunité pour telle ou telle de vos fédérations, pour telle ou telle intersyndicale d’entreprise en grève, d’y faire connaître les coordonnées de leurs caisses de grève.
Par contre, vous seuls (Bernard, François et Jean-Claude) avaient la notoriété et la crédibilité, au nom de vos confédérations, pour faire connaître ce processus qui vient d’être lancé de collecte des dons à très grande échelle. Du temps a été perdu, mais il n’est pas trop tard pour que vous aidiez à le rattraper. Il suffit qu’à l’occasion de chacun de vos passages dans les médias audiovisuels vous indiquiez que c’est sur le site « Solidaires pour une grève efficace ! » que sont centralisées et publiées les coordonnées des différentes caisses de solidarité. Il ne dépend donc presque que de vous trois que … 100 millions d’euros puissent être récoltés en moins d’une semaine. Tous les lycéens et étudiants mobilisés pourront y contribuer , notamment pendant les vacance scolaires. (3)
Vous allez vous réunir jeudi en intersyndicale avec les responsables des autres confédérations. Votre premier devoir à tous les trois, avec la FSU et Solidaires, serait qu’à la sortie de cette intersyndicale vous annonciez aux millions de Français qui attendent cela de vous « Nous savons que vous êtes des millions à vouloir apporter votre soutien financier aux salariés en grève … Nous vous invitons à le faire vite et massivement …. Les coordonnées de la plupart des caisses de grèves sont publiées sur le site Solidaires pour une grève efficace ! …. ». (2)
Même dans l’hypothèse où le Président de la République vous aurait fait savoir qu’il pourrait éventuellement sortir de son chapeau un bonbon de dernière minute (par exemple de reporter à une date ultérieure le passage de 65 à 67 ans), il va de soi que ce n’est pas ce qu’attendent ni les grévistes ni les Français. Parce ce que ce qui est en jeu, c’est d’abord l’aggravation du chômage des jeunes qui résulterait mécaniquement du report de l’âge minimal de 60 à 62 ans. Seul l’abandon, ou le report à une date ultérieure des passages de 60 à 62 ans et de 65 à 67 ans (pourquoi pas, par suspension de ces 2 articles … ?) pourrait éventuellement être soumis à l’appréciation des secteurs en grève reconductible.
Fraternellement.
Premier(s) signataire(s)
andré martin - fondateur du site http://www.retraites-enjeux-debats.org/
(1) et aux responsables des autres confédérations … mêmes si certaines ont déjà annoncé le 19 octobre qu’elles « repliaient les gaules »
(2) vous pourrez bien sur adresser aux responsables de ce site, vos propositions d’amélioration du début de charte qu’ils ont publié. Nous avons tous en effet la responsabilité d’offrir aux millions de donateurs à venir un maximum de garantie de transparence, en matière d’utilisation des dons qui vont affluer ( des centaines de personnes nous demandent chaque jour où envoyer leurs dons).
(3) L’ébauche de propositions ci-après fera l’objet d’un article séparé
Tous ceux qui se sont mobilisés ( salariés en grève, les millions de manifestants …) doivent être reconnaissants à l’égard des jeunes dans leur ensemble, d’avoir largement contribué à l’amplification et à la dynamisation des mobilisations. Le Président de la République avait prié pour que les lycéens, les étudiants ne rejoignent pas en masse les mobilisation des salariés. Cette première prière n’a pas été exhaussée. Aujourd’hui le Président prie pour que, à l’occasion des vacances scolaires, les lycéens, les étudiants et les enseignants rentrent dans leurs foyers, se démobilisent et reprennent gentiment leurs études 10 jours après. Ce serait bien que les organisations syndicales indiquent aux jeunes sous quelles formes ils pourraient, pendant leurs 10 jours de vacances scolaires, apporter un soutien très utile aux salariés en grève. Les inviter à participer à l’organisation de la solidarité financière avec les salariés en grève serait un bon moyen de canaliser pacifiquement les différents formes de débordements déjà constatées qui font le jeu du gouvernement. Par exemple, nous pourrions leur suggérer de mettre à profit leur disponibilité durant les vacances scolaires pour :
– que des délégations des différents lycées (élèves et enseignants) et des universités rendent visite, à tour de rôle aux grévistes de la SNCF, à ceux des raffineries, aux routiers, … Ce serait intéressant pour eux de rencontrer ces salariés, de connaître leurs conditions de travail. Et d’échanger avec eux sur les meilleurs moyens d’être entendus par ce gouvernement borné
– à l’occasion de ces visites, ils pourraient apporter, au nom de leurs lycées et universités respectifs, les dons collectés auprès de leurs amis, de leurs parents, des enseignants et autres salariés de leurs établissements tec … etc …