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Appel/Pétition à la solidarité financière avec les grévistes

jeudi 26 décembre 2019

Notre objectif est le même que celui de la mémorable pétition Loi travail : non, merci ! qui avait rassemblé 1 360 000 signataires ! A l’époque, les directions syndicales confédérales n’ayant pas compris l’importance de lancer un Appel national à la solidarité financière avec les grévistes, elles ont laissé les grévistes s’épuiser financièrement. Hollande et Valls n’ont pas eu besoin de reculer d’un pouce.


Appel/Pétition à la solidarité financière avec les grévistes

En 2010 la bataille contre la réforme Sarkozy des retraites et celle de 2016 contre la loi Travail ont été perdues. Alors que ces batailles étaient imperdables puisque soutenues par 75 % des Français. Nous avons laissés les grévistes s’épuiser financièrement. Macron et Philippe espèrent que nous allons commettre la même erreur.

Nous, syndicalistes, responsables syndicaux, enseignants, économistes, chercheurs, ouvriers, comédiens, réalisateurs, responsables associatifs, psychologues, sociologues, médecins, juristes, gilets jaunes, travailleurs sociaux, artistes, ... avons expliqué dans des centaines d’articles et tribunes pourquoi le système de retraite à points, tel qu’il est proposé :

  • serait la continuation, pendant toute la durée de la retraite, des écarts de salaires et de revenus devenus insensés. Et qui sont incompatibles avec les enjeux climatiques et écologiques
  • serait beaucoup plus défavorable que le système actuel, pour tous ceux qui auront eu des carrières hachées (les femmes, ceux ayant connu des périodes de chômage, les jeunes et ceux - toujours plus nombreux - commençant leur vie active avec des contrats précaires, ...)
  • conduirait, comme en Suède, à une forte augmentation du nombre de retraités vivant en dessous du seuil de pauvreté
  • conduirait à une perte de cotisations de 4 à 5 milliards d’euros par an pour le système par répartition (avec quelles conséquences pour les retraites versées ?). En raison du plafonnement des cotisations jusqu’à 120 000 € de salaire annuel, au lieu de 330 000 € actuellement. L’économie pour les grandes entreprises serait de 2 à 3 milliards par an !
  • constituerait de ce fait un énorme cadeau aux groupes financiers vendant de l’épargne retraite par capitalisation. Et ferait payer aux contribuables les incitations fiscales à l’épargne retraite par capitalisation (loi Pacte)
  • nécessiterait une période de transition d’une quinzaine d’années extrêmement complexe et conflictuelle. Cette période verrait se multiplier conflits, incertitudes, angoisses, contestations et revendications de tous ordres. Le gouvernement étant déjà contraint de promettre le maintien de multiples régimes spéciaux (militaires, policiers, douaniers, pompiers, contrôleurs aériens, gardiens de prison, pilotes de ligne, ...)
  • serait préjudiciable à l’entrée des jeunes sur le marché du travail, par le maintien forcé des seniors dans l’emploi jusqu’à 64 ans
  • nous éloignerait définitivement du principe de solidarité qui avait présidé à la création de la Sécurité sociale en 1945 : "chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins". Aussi bien pour l’assurance santé que pour l’assurance vieillesse.

Nous constatons que

  • le Président de la République et le Premier Ministre restent sourds à ces constats de bon sens, bien que beaucoup soient partagés par des économistes proches de la majorité gouvernementale. Comme ils sont restés sourds aux arguments développés depuis 2 ans par les grandes organisations syndicales de salariés. De ce fait, MM. Macron et Philippe sont les seuls responsables des perturbations que subissent les Français depuis 3 semaines.
  • pendant les 18 mois de discussions entre le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye, aucune des propositions des organisations syndicales n’a été prise en considération. Après ce simulacre de concertation, on tente d’imposer aux Français une "réforme usine à gaz", dangereuse, très inégalitaire, source d’angoisse, assortie de vagues promesses qui n’engageront aucunement les gouvernements futurs
  • le "déficit" du système de retraites est sciemment organisé. Deux exemples parmi d’autres :

- le gouvernement se dispense désormais de compenser, auprès de la Sécurité sociale, les exonérations de cotisations sociales qu’il accorde aux employeurs et aux salariés. Alors que la compensation était la règle, en vertu de la loi Veil de 1994

- des centaines de milliers de personnes touchent des retraites élevées, tout en continuant à travailler pou de bons salaires. Toutes les limitations qui encadraient le cumul emploi/retraite ayant été supprimées en 2009 par Nicolas Sarkozy. Il s’agit d’une "générosité" injustifiable qui pèse sur l’équilibre des régimes de retraites

  • tous les grévistes, de l’Education nationale, des hôpitaux, de la SNCF, de la RATP, des raffineries et bien d’autres, défendent leur droit légitime à conserver un système de retraites basé sur la solidarité, prenant en compte leurs conditions de travail et leurs contraintes

Les Français, malgré la complexité du sujet, malgré les mensonges, malgré la désinformation systématique des grands médias audio-visuels, restent après 3 semaines de grèves très majoritairement opposés à cette réforme. Ils sont des millions à soutenir les grévistes, y compris financièrement. Parce qu’ils demandent simplement le maintien d’un niveau satisfaisant de retraite, d’un âge satisfaisant de départ à la retraite et la hausse des ressources affectées aux retraites quand le nombre de personnes retraitées augmente.

Cet entêtement idéologique du Président de la République et du Premier Ministre est source de souffrances, de conflits et d’inquiétudes de tous ordres. Nous leur demandons instamment de faire preuve de sagesse. De comprendre qu’il serait préférable, pour l’intérêt général et pour la paix civile, d’abandonner ce projet mal préparé et largement dicté par les lobbies de la finance.

Nous savons que les grévistes défendent aussi et surtout la retraite de nos enfants et petits-enfants. Ils défendent ce que nos anciens ont construit de haute lutte après la Libération. Ils sont l’honneur de ce pays. Nous les remercions pour leur engagement et leurs sacrifices.

Lycéens, étudiants, jeunes, on voudrait faire croire que cette réforme vise essentiellement les régimes spéciaux de la SNCF et de la RATP. C’est une diversion. C’est vous qui serez les premiers concernés par les régressions de cette réforme. Signez et diffusez la pétition.

Face à l’entêtement du Président de la République et du Premier Ministre, nous, syndicalistes, responsables syndicaux, enseignants, économistes, médecins, chercheurs, ouvriers, syndicalistes, comédiens, réalisateurs, responsables associatifs, sociologues, artistes, ... soutiendrons financièrement les grévistes aussi longtemps que nécessaire. Jusqu’à la fin des débats parlementaires et même jusqu’à l’éventuelle promulgation de la loi. Nous n’oublions pas qu’en 2006 Jacques Chirac a eu la sagesse, un peu contrainte, de retirer la loi sur le Contrat première embauche après qu’elle ait été votée au Parlement !

Nous invitons tous ceux qui le peuvent à la solidarité financière avec les grévistes..

Voici une liste non limitative de caisses de grève de grandes organisation syndicales

Nous vous invitons à signer cet appel/pétition et à le Partager sur vos réseaux sociaux.

Parmi les premiers signataires

Susan GEORGE économiste, sociologue, philosophe
Henri STERDYNIAK économiste, membre des économistes atterrés
Dominique MEDA philosophe, sociologue, directrice de l’IRISSO
Jacques TESTART chercheur honoraire et essayiste
Jean-Marie HARRIBEY Critique de l’économie politique http://harribey.u-bordeaux4.fr/
André MARTIN ingénieur, syndicaliste, animateur du site Retraites - Enjeux - Débats
Christian DELARUE syndicaliste, http://amitie-entre-les-peuples.org
Robert JOUMARD Directeur de recherche émérite
Jean GADREY économiste
Christophe RAMAUX économiste
Michel HUSSON économiste
Marie-Monique ROBIN journaliste d’investigation, réalisatrice
Sébastien VALIGNAT metteur en scène, comédien
Pierre KHALFA syndicaliste à Solidaires
Annie THEBAUD MONY directrice de recherche honoraire à l’INSERM
Martine MONIER Attac Paris 14
Willy PELLETIER sociologue, , coordinateur général de la Fondation Copernic
Evelyne PERRIN réseau Stop Précarité
Bruno THERET économiste, CNRS
Caroline IBOS sociologue, CNRS
Jeanne BALIBAR actrice et réalisatrice
Gaël GIRAUD chef économiste Agence Française de Développement
Laurence DE COCK historienne
Stephen BOUQUIN sociologue, directeur de la revue Les Mondes du Travail
Jean-Marc SALMON chercheur en sciences sociales
Gilles RAVEAUD économiste
Rose-Marie LAGRAVE directrice d’étude, EHESS
Patrick DUBREIL médecin, membre du Syndicat de la médecine générale
Anne ISLA économiste
Dany LANG économiste
Ariane MNOUCHKINE metteur en scène
Audrey PULVAR journaliste
Martin PIQUE agro-économiste
Sébastien VILLEMOT économiste, http://sebastien.villemot.name
Léo CHARLES maître de conférences en économie, membre des économistes atterrés
Pierre MERIAUX FSU SNU TEFE https://www.snutefifsu.fr/tefe/
Eve CHIAPELLO sociologue
François DESRIAUX journaliste
Sandra LAUGIER philosophe
Annie THEBAUD MONY sociologue de la santé
Christiane MARTY économiste
Michel NAEPELS chercheur au CNRS, ethnologue
Elisabeth BELMAS historienne, professeur émérite des universités
Anne GERVAIS hépatologue Bichat APHP
Pierre PEGUIN physicien
Christian TORRES médecin du travail
Francis SITEL revue Contretemps
Antoine ARTOUS revue Contretemps
Liêm-Khê LUGUERN docteur en Histoire
Nathalie DE CASTRO hôpital saint louis
Florent GAUDEZ socio-anthropologue
Jean-Luc PICARD-BACHELERIE

Argumentaire Pourquoi la solidarité financière avec les grévistes est la Priorité N° 1 pour empêcher cette réforme

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