Accueil > Comprendre notre système de retraites > Le cumul emploi retraite sans limites > La "réforme" qui a déjà coûté plusieurs milliards aux caisses de retraites (...)

La "réforme" qui a déjà coûté plusieurs milliards aux caisses de retraites !

samedi 7 avril 2012, par André Martin

Ajout du 28 février 2023 : Prenez connaissance de la contribution « La clé de la réussite c’est l’implication des élus municipaux de gauche dans l’organisation des collectes en soutien aux grèves reconductibles »

&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&

Voir la version actualisée du 12 janvier 2023 « Retraites : Une simple mesure de sobriété supprimerait une grande partie du déficit annoncé. Pourquoi personne n’en parle ? »

&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&

Dans la pétition "Le cumul emploi retraite doit de nouveau être encadré" nous expliquons que, à la demande de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement, les députés UMP ont voté dans « la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 » qu’il serait dorénavant possible de cumuler, sans aucune limite de revenu, des pensions de retraite et un salaire.

Ce qui permet à des dizaines de milliers de privilégiés touchant des hauts et très hauts salaires de toucher en même temps des pensions de retraite confortables.

Combien a coûté aux caisses de retraite cette « réforme » ?

Le nombre de privilégiés qui cumulent est peut-être classé secret défense, au moins jusqu’en juin 2012. Une évaluation grossière permet néanmoins d’affirmer que cette « réforme » a déjà coûté plusieurs milliards d’euros à nos caisses de retraites.


Evaluation pour les seuls retraités - salariés du privé

Pour la retraite complémentaire ARRCO, à laquelle cotisent tous les salariés cadre et non cadre, on cotise sur la partie du salaire jusqu’à quatre fois le plafond de la Sécu (soit 138 480 euros par an ou 11 540 euros par mois)
Pour la retraite complémentaire AGIRC, à laquelle cotisent tous les salariés cadre, on cotise sur la partie du salaire jusqu’à huit fois le plafond de la Sécu (soit 276 960 euros ou 23 080 euros par mois). Ces chiffres sont exposés dans un article d’octobre 2010, à lire sur http://www.rue89.com/2010/06/10/y-a-t-il-un-montant-mensuel-maximum-de-retraite-153076

Ceci explique que le total de la retraite de base Sécurité sociale (maxi 1 400 € pour tous), plus les retraites ARRCO et AGIRC puissent représenter de 5 000 à 10 000 € mensuels, pour ceux qui avaient des salaires élevés.

L’estimation du coût de cette « réforme » de Sarkozy dépend donc du nombre de retraités qui, touchant des retraites de 5 000 € ou plus, continuent de travailler à temps plein ou à temps partiel. Les parlementaires et les actuaires des régimes de retraites pourraient facilement nous renseigner sur ce nombre de privilégiés qui cumulent. Sollicitez-les pour exiger cette transparence.

Prenons l’hypothèse de 12 000 personnes qui cumulent un salaire et une retraite mensuelle comprise entre 5 000 € et 10 000 €. Donc entre 60 000 et 120 000 € par an, soit 90 000 € en moyenne. Multiplions ces 90 000 € par les 12 000 personnes et on arrive déjà à un coût du cumul de un milliard d’euros par an, pour les caisses de retraites publiques. S’ils sont deux fois plus nombreux, le coût est de 2 milliards d’euros par an ! Si l’on prend en compte ceux qui cumulent un salaire et une retraite mensuelle supérieure à 4 000 € (au lieu de comptabiliser seulement à partir de 5 000 €), le coût augmente encore.

A cette évaluation pour le secteur privé, il faut bien sur ajouter le coût concernant ceux des ex-salariés de la fonction publique qui, tout en touchant des retraites confortables, ne se sont pas gênés pour aller prendre de bons jobs dans les grandes entreprises privées, ou comme consultants de toute sorte.

Il est donc évident que cette « réforme » Sarkozy a déjà coûté, depuis 2009, plusieurs milliards d’euros aux caisses de retraites ! Et que le coût annuel ne cesse d’augmenter année après année.

Dans un accès de sincérité, Sarkozy nous dira peut être un jour : « Ce cadeau que j’ai accordé fin 2008 aux privilégiés qui généralement votent pour moi (hormis quelques ingrats qui votent Hollande ou Mélenchon) allait progressivement coûter plusieurs milliards par an. Alors, pour compenser, euh pardon … pour « sauver nos régimes de retraites », il a bien fallu que je repousse à 62 ans l’âge de la retraite ( et même jusqu’à 67 ans pour ceux qui n’ont pas cotisé assez de trimestres) … Hein, quoi … vous auriez voulu peut-être que je reste les bras croisés … que je ne fasse rien ? »

Aurons-nous en juillet 2012, une majorité de députés responsables qui mettront un terme à ce scandale ? Cela dépend un peu de chaque citoyen, puisque chacun de nous a au moins le pouvoir de diffuser autour de lui ce genre d’informations passées totalement sous silence par les "experts" et chroniqueurs médiatiques. Chaque citoyen peut interpeller les candidats aux élections législatives de sa circonscription.

L’AGIRC et l’ARRCO étant gérées paritairement par le MEDEF, la CGPME et les 5 confédérations syndicales, il faudrait aussi que ces dernières exigent qu’il soit mis fin à ce siphonnage injustifiable de nos régimes de retraites.

Alors ... signez la pétition "Le cumul emploi retraite doit de nouveau être encadré" sur http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article809

&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&

Ajouts de 2019 :

Près de 500 000 personnes en cumul emploi-retraite

Qui pourrait m’aider à recalculer, avec les chiffres connus en 2019, le coût pour les caisses de retraite du privé (retraite sécu + ARRCO + AGIRC) du cumul emploi/retraite de ceux qui, par exemple, touchent une retraite supérieure à 3 000 euros... L’OBS du 20 novembre 2019 a publié un dossier intéressant sur les 500 000 personnes qui travaillent tout en percevant leur pension de retraite.

Site réalisé SPIP avec SPIP nous contacter Plan du site Suivre la vie du site RSS 2.0