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Derrière les projets du Parti socialiste

Les apprentis sorciers de la retraite à points

Officiellement, l’âge de départ à la retraite va passer à 62 ans. Mais le groupe automobile Renault annonce, en France, un plan de « préretraites volontaires » à 58 ans pour les salariés occupant un poste pénible. Autrement dit, l’entreprise décide ce que la loi récuse. Le Parti socialiste et la CFDT peaufinent une « grande réforme » qui risque d’accentuer les inégalités.

Dans le récent débat sur la réforme des retraites, un thème a progressivement fait consensus : il ne faut plus de petites réformes « paramétriques », mais une grande réforme systémique. La France doit passer à un système par points ou, mieux, à un système dit « de comptes notionnels ». Ce dernier projet, porté au départ par des universitaires — Jacques Bichot, Antoine Bozio et Thomas Piketty —, est aujourd’hui soutenu par un large éventail d’organisations allant de la droite à une certaine gauche : l’Institut Montaigne et son président Claude Bébéar (ancien président d’Axa), le Mouvement démocrate et le Nouveau Centre, la fondation Terra Nova… Il est bien sûr préconisé dans le dernier rapport de M. Jacques Attali. L’article 16 de la loi de réforme des retraites, voté à l’initiative du sénateur de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) Dominique Leclerc, prévoit en 2013 une réflexion nationale sur ce sujet — laquelle avait déjà été organisée au Conseil d’orientation des retraites (COR) en 2009. Le grand avantage d’un tel changement de réforme serait, dit-on, d’équilibrer automatiquement les comptes. Oubliées, les réformes périodiques ; celle du mode de calcul suffirait.

Etrangement, ce projet a été repris par le Parti socialiste (PS) et par la Confédération française démocratique du travail (CFDT). Cette dernière propose de « reconstruire entièrement notre système de retraite par répartition », de « permettre à chaque salarié de construire sa retraite par son parcours professionnel », d’« assurer à chacun la reconnaissance de la spécificité de son parcours dans un cadre collectif et solidaire ». Elle demande « le choix du moment du départ à la retraite, sans décote et à taux plein, dès lors que le nombre de trimestres requis est atteint, sans condition d’âge ». Mais elle ne se prononce pas sur le niveau de ce taux. Elle oublie toute exigence en matière de taux de remplacement (niveau de la pension par rapport au dernier salaire). Elle accepte enfin l’augmentation de la durée de cotisation en échange d’une (...)

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Henri Sterdyniak

Economiste, coauteur du Manifeste d’économistes atterrés, Les Liens qui libèrent, Paris, 2010.

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