Alain Pojolat (NPA). «De l'argent, il y en a, pour financer les retraites. S'il y avait un million de chômeurs en moins, ce serait un taux de cotisation formidable pour les retraites. Répartition et capitalisation, c'est deux systèmes qui s'opposent. Un peu de capitalisation, c'est mettre en difficulté le système par répartition, c'est se retrouver comme ces Américains, obligés de reprendre un boulot à 70ans. Il faut demander réparation aux grands groupes, aux banques, en finir avec les exonérations sociales, augmenter les salaires, taxer les produits financiers. Nous voulons le retrait du projet, nous n'attendrons pas 2012. Et on peut s'interroger sur les solutions que trouveront les socialistes quand ils seront au pouvoir en France.» Xavier Compain (PCF). «Nous proposons le maintien du départ réel à 60 ans, sans augmentation de la durée de cotisation et sans décote. Du mouvement social, nous voyons émerger des droits nouveaux: augmenter le montant des retraites, valider les années d'études, réduire les inégalités hommes-femmes, permettre aux salariés ayant fait des travaux pénibles de partir à 55ans. Et il y aura des financements nouveaux: la première claque, c'est faire cotiser les revenus financiers des banques, des entreprises, des institutions financières, au même niveau que les salaires. Cela représente 25milliards d'euros pour les retraites. Et c'est supprimer les exonérations de cotisations sociales.» Michel Le Saint (Europe écologie). «Pour maintenir le système par répartition, il faut maintenir la confiance et rétablir rapidement l'équilibre financier. Faisons attention: nous allons être rattrapés par la réalité, comme en 1981. Il faut aller vers un renforcement de la solidarité, ouvrir le chantier de la pénibilité. Nous sommes pour une augmentation de la CSG sur les revenus du patrimoine, une contribution sur les bénéfices des grandes entreprises, la hausse de la part patronale des cotisations sociales, la lutte contre la fraude fiscale. Ce n'est pas un problème de démographie mais de choix de répartition des richesses. Mais, pour nous, il n'y a pas de financement pérenne sans conversion écologique.» Vincent Le Meaux (PS). «La retraite à 60 ans, c'est Mitterrand. Les 35heures, c'est Lionel Jospin et Martine Aubry. Nous sommes pour le maintien de l'âge légal de la retraite à 60ans. Mais nous ne sommes pas encore fixés sur la durée de cotisation. Cela renvoie à des négociations avec le mouvement social. Il y a des moyens de trouver des ressources: augmenter les prélèvements sur les bonus et stock-options, appliquer la CSG sur tous les revenus du capital, taxer plus les entreprises sur la valeur ajoutée. Cela rapporterait 19milliards d'euros en 2010. Nous voulons un système universel, mais personnalisé, où l'on prend en compte les parcours de vie, la pénibilité, les inégalités entre hommes et femmes.»
