« Si les messages de l’État incitent à réduire la consommation, mais que la publicité incite au contraire à consommer davantage, les résultats ne pourront être au rendez-vous. Une politique de sobriété doit s’accompagner de la suppression des écrans publicitaires et des publicités pour les produits et services néfastes pour le climat… Le gouvernement n’a pas encore pris la mesure des transformations à mener. En fait, il va falloir qu’on consomme moins globalement : moins de viande, moins de textile, moins d’objets de consommation néfastes pour le climat. La sobriété, c’est produire moins. » - Extraits des 8 conditions du Réseau Action Climat pour un plan de sobriété efficace et juste.
La vraie sobriété nécessite à l’évidence de renoncer au superflu, aux surconsommations, aux gaspillages, aux consommations nuisibles à la santé ou au climat. Bien sûr que ces renoncements inéluctables conduiront à des réductions de production dans divers secteurs. Donc à moins d’emplois sur la chaine de valeur de ces produits : conception, fabrication, transport, publicité, recyclage. La limitation des jets privés, des yachts, des bateaux de croisière, des SUV, des bateaux de plaisance qui pourrissent dans les marinas, conduira à moins d’emplois chez les constructeurs de ces machines à gaspiller l’énergie. La limitation de la publicité conduira à moins d’emplois chez les publicistes, les imprimeurs, les colleurs d’affiches, les fabricants de papier et d’enseignes lumineuses. La limitation de l’éclairage public, de l’éclairage commercial, de l’éclairage des grands stades où se jouent les matchs en nocturne, conduira à moins d’emplois chez les éclairagistes.
Sans assurance de retrouver un emploi, grâce à la planification de la transition associée à un partage équitable du temps de travail, les salariés concernés s’opposeront légitimement à ces suppressions d’emploi. Or qui peut citer 2 mesures à la hauteur des enjeux annoncées par le haut-commissaire au Plan François Bayrou nommé en septembre 2020 ? Qui peut citer 2 mesures à la hauteur des enjeux annoncées par les ministres en charge de la Transition écologique et de la Transition énergétique, respectivement Christophe Béchu et Agnès Pannier-Runacher ? Quant au partage plus équitable du temps de travail, les idéologues du « travailler plus pour gagner plus », Macron et tous les partis de droite, y ont toujours été viscéralement opposés.
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