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La retraite supplémentaire de 110 000 fonctionnaires va baisser de 30 %

Deux régimes de retraite facultatifs dédiés en priorité aux fonctionnaires sont en difficulté financière.

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Publié le 23 octobre 2014 à 16h02, modifié le 23 octobre 2014 à 16h26

Temps de Lecture 3 min.

A partir du 1er janvier 2015, les 110 000 personnes qui reçoivent aujourd'hui une allocation de l'UMR vont voir le montant de leur rente diminuer d'un tiers.

Mauvaise nouvelle pour les particuliers qui ont placé leur épargne dans les deux régimes de retraite facultatifs de l'ancienne Mutuelle retraite de la fonction publique, devenue l'Union mutualiste retraite (UMR). L'objectif était de se constituer une rente supplémentaire une fois à la retraite. Las.

Les 110 000 personnes qui reçoivent aujourd'hui une allocation de l'UMR vont voir le montant de leur rente diminuer d'un tiers le 1er janvier. Et ce tandis qu'ils avaient déjà dû abandonner en moyenne 16 % du montant de leur rente au début des années 2000, après la déconfiture du régime CREF (complément de retraite de la fonction publique).

Lancé dans les années 60, le CREF s'adressait en priorité aux fonctionnaires à qui il proposait de constituer, grâce à leur épargne, un complément de retraite en rente viagère. Ce régime avait la particularité de fonctionner à la fois en capitalisation (les sommes versées sont placées sur les marchés financiers et payées aux rentiers lors de la retraite) et en répartition (les cotisations sont aussitôt reversées aux retraités).

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L'interdiction d'un tel mélange des genres par une réglementation européenne à la fin des années 1990 et le déséquilibre financier du régime – qui peinait à recruter de nouveaux cotisants – avaient entraîné en 2000 la dissolution de la mutuelle qui le gérait et le gel de ce régime, fermé dès lors aux nouvelles souscriptions.

Repris en 2002 par une nouvelle mutuelle, l'UMR, l'ex-CREF, baptisé R1, disposait de vingt-cinq ans pour revenir à l'équilibre, grâce à un plan négocié avec les autorités de contrôle et les pouvoirs publics.

Il n'y est pas parvenu, « car ce plan était basé sur des taux de rendement des actifs de 5 % par an. Un niveau de performance qu'il n'est pas possible d'obtenir aujourd'hui sans prendre de risque », explique Paul Le Bihan, nouveau directeur général de l'UMR, qui pointe aussi les contraintes actuelles de normes européennes de solvabilité des assureurs (dites Solvabilité II), « peu adaptées à la gestion d'un régime de retraite par capitalisation ».

IMPACT NOTABLE

La sanction vient donc de tomber : comme ils n'ont plus les moyens de payer l'intégralité des rentes, les dirigeants de la mutuelle et les autorités de contrôle ont validé une baisse d'un tiers des retraites servies. Cette décision sera entérinée lors du conseil d'administration de l'UMR, le 18 novembre. « Il s'agit d'une décision difficile, poursuit M. Le Bihan, mais nous avons aussi décidé de transformer le régime afin qu'une telle baisse ne puisse plus se reproduire. »

Pour les 110 000 « bénéficiaires » de ce régime, l'impact sera notable. Aujourd'hui, la rente moyenne s'élève à 1 100 euros par an, elle ne sera plus que de 740 euros par an.

REPORT DU VERSEMENT DES RENTES

Mais ce n'est pas tout. En 2002, l'UMR a créé le Corem (complément de retraite mutualiste) pour succéder au CREF. Le principe : les particuliers y placent leur épargne et se voient promettre une rente une fois à la retraite.

Mais comme les placements réalisés par le Corem sont de moins en moins rentables – en raison de la baisse des taux –, le régime ne sera pas capable de verser les rentes promises. Le remède sera cependant moins douloureux pour ses 200 000 cotisants, car l'impact des mesures prises sera plus diffus.

Pour faire simple, les épargnants devront désormais verser des cotisations supérieures pour obtenir le montant de rente prévu et attendre deux ans de plus (62 ans contre 60 prévus à l'origine) pour en profiter.

L'association CIDS (Comité d'information et de défense des sociétaires du CREF), qui mène depuis plus de dix ans un combat pour faire valoir les droits des anciens cotisants, évoque « tromperie » et « trahison » dans les engagements pris lors de la commercialisation du CREF et du Corem. Elle ne cesse de porter le fer devant les tribunaux. Avec un objectif : « Obtenir le rendement du produit Corem que l'on n'a cessé de leur vendre comme “sûr et sécurisé”. » Selon l'association, un jugement devrait être rendu dans les prochaines semaines.

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